Grand Paris

Grand Paris, grand projet inutile et imposé




Saclay, Gonesse, mais aussi La Défense, le port d’Achères, les villages Nature en Seine et Marne, la plaine Montjean, autant d’exemples de la concentration des richesses sur quelques pôles, pour réaliser des opérations immobilières, des projets de prestige, démesurés, en consommant de façon irréversible de l’espace naturel et agricole.


Alors que, selon une étude de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme, publiée en juin 2011, les disparités territoriales se creusent en Ile de France, les inégalités de revenus entre communes se renforcent, les plus riches se sont enrichies et les plus modestes ont le plus pâti de la crise entre 2000 et 2008, la stratégie du Grand Paris est fondée sur le développement de pôles d’hyper compétitivité pour concentrer davantage de fonctions supérieures de conception, d’actifs qualifiés, de flux de marchandises et de capitaux pour accentuer encore l’attractivité de l’agglomération au détriment des autres régions.


Alors que l’Ile de France est déjà la région la plus riche d’Europe, première destination touristique de la planète et avec 700 000 entreprises le deuxième pôle mondial d’implantation de grandes sociétés.

Alors que l’Ile de France concentre sur 2% du territoire français :
21% des actifs
23% des emplois,
29% du PIB
36% des cadres
37% de la recherche publique
40 % des dépenses de recherche et développement (Hauts de Seine et Yvelines, hauts lieux de la recherche privée, secteur public très présent à Paris).
Et absorbe 42 % de la croissance démographique,

Saturation, fuite en avant, toujours plus, jusqu’où ira la démesure du Grand Paris ?


Pour mieux cerner les principaux enjeux, le dossier ci-après apporte des points de repères sur les projets déjà annoncés, les menaces masquées, les fausses promesses de créations d’emploi et les mobilisations déjà en cours.

  
Plateau de Saclay  

Des terres agricoles les plus fertiles d’Ile de France sacrifiées : actuellement 2700 hectares cultivés, 1000 hectares disparus depuis 1982, 2300 devraient être préservés alors que l’Etablissement Public Paris Saclay prévoit des transferts massifs de chercheurs et d’étudiants et que plus de 240 000 logements seraient construits sur les communes autour menaçant encore plus l’agriculture périurbaine! Pourquoi mettre en péril la viabilité économique d’une agriculture très dynamique, et réduire les possibilités de développer l’agriculture dont l’Ile de France aura besoin demain ? Combien de temps les 2300 hectares seront-ils préservés?

Une mise au pas de la recherche par la réorganisation du potentiel de recherche public autour des priorités des grands groupes industriels, l’hyperconcentration au détriment des autres régions, la mise en concurrence des chercheurs par la logique des pôles d’excellence, et au final pas de moyens supplémentaires pour la recherche, les financements étant engloutis dans les déménagements, et des constructions en PPP (partenariats public privé – voir expérience de l’hôpital d’Evry) . 

Un déplacement d’emplois imposé et générateur de nuisances pour les salariés, malgré l’opposition des personnels : opposition des chercheurs de la faculté d’Orsay, opposition des salariés d’AgroParisTech de Plaisir-Grignon (le comble de l’absurdité : les chercheurs INRA devraient quitter des locaux neuf livrés en 2002 et 2009 pour s’installer à Saclay, alors qu’en même temps des terres agricoles de l’INRA du Moulon à Gif seront urbanisées par le projet de campus, obligeant les chercheurs à retrouver des champs d’expérimentation à plusieurs kilomètres de leurs laboratoires actuels); opposition des personnels d’EDF au transfert depuis Clamart, etc).

Un manque total de démocratie : pas de débat public organisé sur le projet de cluster, sa pertinence, son opportunité…

A terme des déplacements inutiles d’emplois, des salariés loin de leur domicile, une agriculture fragilisée, au détriment de l’alimentation future des Franciliens, uniquement pour le bénéfice des promoteurs immobiliers et des grands groupes de construction …


Triangle de Gonesse

Le Collectif pour le Triangle de Gonesse s’est constitué en mars 2011 en réaction à l’annonce, faite par le groupe Auchan, lors du débat public sur le Grand Paris, du projet de centre commercial et de loisirs « Europa City ». Pour satisfaire à la demande d’Auchan, une gare du Grand Paris a été décidée. Ce projet sacrifierait les terres agricoles fertiles du Triangle de Gonesse situées entre les deux aéroports du Bourget et de Roissy. Le Collectif regroupe aujourd’hui 17 associations, dont quatre départementales - Les Amis de la Terre Val d’Oise, Environnement 93, MNLE 93 et Val d’Oise Environnement et a reçu le soutien d’Ile-de-France Environnement.

Les enjeux :
Le Triangle de Gonesse est l’un des derniers grands espaces agricoles proches de Paris. Il est considéré comme une réserve foncière pour l'extension du Grand Roissy, inscrit lui-même dans le Grand Paris, au mépris de l'exceptionnelle fertilité des terres agricoles qui constituent un patrimoine d'intérêt national. La souveraineté alimentaire de l'Ile de France est inférieure à 2%, ce qui en période de crise durable et de baisse généralisée du pouvoir d’achat, est un non sens. Cette destruction programmée de 250 hectares agricoles se ferait au bénéfice d'un gigantesque centre de shopping de luxe et de loisirs et d'un pôle de bureaux en décalage complet avec la qualification et le niveau de vie des habitants, qui ne pourraient ni y travailler en grand nombre, ni y faire leurs achats ou s'y détendre. De plus, ce projet dont le coût à l'emploi serait 4 à 6 fois plus cher qu'un poste ordinaire réclame des infrastructures très coûteuses payées sur fonds publics (BHNS, barreau ferré, métro automatique du Grand Paris, gare en plein champ).

Europa City est pourtant défendu par la plupart des élus locaux et les pouvoirs publics (EPA Plaine de France, SNCF, Préfecture de Région...) et le conseil général du Val d'Oise. Le Collectif considère que le vrai enjeu de ce territoire n’est pas d'étaler une ville aéroportuaire tentaculaire mais de densifier les territoires déjà urbanisés, de permettre aux habitants riverains qui subissent trop de nuisances (bruit, pollution de l’air, espaces naturels détruits, etc) de bénéficier équitablement de la richesse générée par le pôle de Roissy (seulement 1 emploi sur 7 est détenu par les actifs val d'oisiens) et d'empêcher que leur cadre de vie ne soit bradé au profit des spéculateurs fonciers.

Le collectif a pour objectif la remise en cause de l’urbanisation du Triangle de Gonesse et de la gare du Grand Paris en plein champ.

Site internet : http://www.cptg.fr  contact : contact@cptg.fr  Tél : 01 39 35 00 50


 La Défense

3 millions de m² de bureaux, 180 000 salariés, 20 000 habitants, 450 000 personnes transitant chaque jour par le pôle de la Défense, un urbanisme de dalle très complexe, coûteux à entretenir et à mettre aux normes, des déficits financés par les finances publiques… et pourtant sont prévus encore 450 000 de bureaux supplémentaires et 100 000 de logements, 20% de salariés de plus (environ 200 000), des tours emblématiques et alors que d’autres projets sont déjà connus : Boulogne Billancourt 348 000 de bureaux, Issy les Moulineaux : 235 000 m2 de bureaux ..
Un modèle d’expansion infinie de la Défense et des quartiers d’affaires de l’Ouest auquel il faut mettre un terme.  Depuis des années, des habitants, usagers des transports et associations se battent en déposant leurs remarques sur les cahiers d’enquêtes publiques, en introduisant des recours contre des permis de construire.



Le port fluvial d’Achères 

Le fuvial c’est écolo ????
Le fluvial en trompe l’œil à Achères, c’est un projet de 300 000 containers par an empilés sur 5 étages de 15 m de hauteur, des paysages endommagés en site classé, un bois rasé, très peu d’emplois créés localement, une congestion du réseau de transports, davantage d’échanges internationaux que de réponses aux besoins immédiats, une urbanisation du Havre à Paris, un port pharaonique pour justifier le prolongement de l’autoroute A 104, contre lequel les fortes mobilisations avaient réussi à modérer les ardeurs des défenseurs de l’A 104, mais elle revient au prétexte du fluvial, quel paradoxe !

  
 Le projet Village nature en Seine et Marne

Villages Nature sera dédié à de l'activité de loisirs et d'hébergements, à l’initiative d’un Groupement de promoteurs : Euro Disney, Pierre & Vacances, Center Parcs et l'EPA France , en construisant sur 259 ha, des milliers de résidences de vacances, des infrastructures nouvelles, consommant encore des espaces naturels et agricoles, artificialisant les sols, et » au mépris des vrais villages authentiques et proches de la nature qui permettent le développement d’accueils en chambres d’hôtes, gîtes ruraux, gîtes de groupes, notamment par la réhabilitation du bâti ancien » (cahier d’acteurs de Nature Environnement 77). Les associations ont regretté que le débat public qui s’est déroulé  en juin 2011 ait eu lieu si tard, alors que depuis 2007, le projet village nature avait fait l’objet d’une lettre d’intention signée entre l’Etat et les promoteurs, au risque donc que le débat public ne soit qu’un simulacre de démocratie (cahier d’acteurs de Nature Environnement 77). Les cahiers d’acteurs des associations ont soulevé tous les dangers pour les habitants de ces projets menés par deux grands groupes centrés sur leurs intérêts financiers et immobiliers.




Bussy Saint Georges : projet d'artificialisation de 230 ha de terres agricoles

Une nouvelle zone industrielle, de nouveaux quartiers, des infrastructures de transport, voila ce qui est projeté par l'aménageur public EPAMarne sur des terres agricoles, alors que sur le territoire de Bussy St Georges, 2% (300 ha) sont des terres agricoles, 3% (450 ha) sont des bois, des vergers et des prairies et 95% (14 500 ha) sont des espaces urbanisés. Des dizaines de milliers de m² d’habitations, de bureaux et locaux industriels, commerciaux et d’entreprises sont vides, et des hectares de terrains constructibles bâtis et non bâtis sont disponibles à Bussy et aux alentours. 
L'association Ecolomia demande de revoir le projet en conservant des terers agricoles pour y installer une ferme bio, pédagogique et coopérative, en abandonnat les projets d ezone industrielle et d'urbanisation massive.


Vous pouvez signer la pétition sur http://www.mesopinions.com/petition/nature-environnement/sauvons-dernieres-terres-agricoles-nourricierescreons/9756